Les archives sont apparues pour remplir une fonction administrative : conserver les originaux des documents et des actes importants. Une tâche qui deviendra le travail d’institutions. Quand le temps s’écoule, le matériau administratif prend une dimension historique. La société peut prendre connaissance de son passé. C’est le rôle des historiens dont la manière de travailler est bouleversée quand les archives deviennent un matériau de recherche.
Au tournant des années 80, en raison de multiples facteurs et notamment en raison des premières grandes crises environnementales, les sociétés perçoivent le monde sur une échelle de temps finie. Les archives ne sont alors plus seulement ce qui vient du passé, mais ce sont aussi les traces qu’elles ont la responsabilité de préserver. Le patrimoine ne n’est plus ce dont elles héritent de manière passive, mais c’est ce qu’elles vont être capable de léguer à leur descendance. De nouvelles questions apparaissent, l’archive administrative ne suffit plus. Quel sera le patrimoine de demain ? Que doit-on transmettre ? Quelle orientation est donnée aux traces de ce que l’on fait ?
L’archive n’est pas un matériau neutre. Il y a un changement de paradigme sur ce qu’elle est. L’archive ne suffit pas à la transmission d‘une vérité. Il n’existe pas de protection contre la destruction ou même la création de fausses archives. L’archiviste qui pensait que ne reste du passé que ce qu’il mérite de rester, devient l’archiviste qui s’interroge sur les raisons pour lesquelles une trace reste, une autre disparaît.
Mais est-il possible dans le présent de réfléchir à ce qu’on laisse dans le futur ? Faut-il anticiper l’usage qui sera fait de l’archive ?
Passé, présent, futur : les archives, un rapport au temps
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