Corpus, archives, et médiation culturelle

Depuis quelques décennies maintenant, les corpus de recherche, l’ensemble de matériaux qui servent au travail des chercheurs, sont stockés et transformés en archives, objets institutionnels mis à disposition de tous. Ainsi, on trouvera par exemple à l’Ina THÈQUE un accès aux archives à travers des corpus thématiques (cinéma, théâtre, politique, anthropologie, ethnologie, histoire…). Ces matériaux accessibles aux autres, quel usage en sera-t-il fait ?


Le projet Spectacle en ligne(s) se situe à la jonction entre corpus et archives. Il fait intervenir des chercheurs qui travaillent sur le spectacle vivant et recherchent des matériaux (manuscrits, interviews…) et des personnes en charge des techniques de captation et d’édition des savoirs. C’est la démarche innovante du projet. L’archive est pensée en même temps que les outils qui vont permettre de l’exploiter. Il faut donc imposer des standards.


Une autre notion intervient dans les préoccupations de Spectacle en ligne(s), la médiation culturelle. Il ne s’agit plus seulement d’inscrire des traces du spectacle mais de donner accès au public à ce qui se passe autour de ces évènements culturels. En enquêtant auprès des publics, personnes non professionnelles qui ont un rapport au spectacle, amateurs de théâtre, étudiants… le projet cherche à savoir quels sont les documents utilisés par ces personnes pour en apprendre davantage ? Quel usages culturels sont faits de ces documents qui avant étaient très difficile d’accès ? Le numérique multiplie les possibilités de ce qu’il est possible de conserver à des fins de médiation culturelle. Mais que faut-il inscrire et archiver ? Où s’arrêter dans la collecte des documents ? L’essentiel sera-t-il là ? Il y a une mémoire derrière l’archive, or toute mémoire suppose un oubli, ce que l’on aura choisi de laisser de côté.

Posted in SPEL2014.