Genèse
Le projet Spectacle en ligne(s) est né de la convergence des partenaires sur ce constat que le rapport à l’image filmée dans le domaine du spectacle vivant a considérablement évolué :
- l’usage de la vidéo s’est démocratisé et est devenu très tôt un instrument de travail, notamment dans le domaine de la danse.
- des captations sont réalisées plus systématiquement par les théâtres, plus particulièrement lors de la création de l’œuvre.
- à l’heure des Digital Humanities, toutes les disciplines artistiques et en Sciences humaines et sociales utilisent l’outil numérique et l’audiovisuel.
- le web devenant de plus en plus audiovisuel, les archives du spectacle vivant trouvent un nouveau canal de diffusion à condition d’avoir pensé correctement leur indexation, gage de leur visibilité.
Par ailleurs, le projet Spectacle en ligne(s) s’inscrit dans une certaine continuité de projets engagés précédemment par les partenaires :
Pour Les Célestins, il assure la continuité d’une réflexion sur les nouveaux usages du web faisant suite au projet Mémoire des Célestins, Histoire d’un Théâtre qui posait déjà la question de la mise en ligne du travail théâtral.
Pour l’IRI, ce projet s’intègre à un programme plus global principalement axé autour des technologies culturelles et cognitives pour l’adresse au public dans le contexte émergent du web social et herméneutique, en vue de concevoir des dispositifs collaboratifs de production, de partage, d’éditorialisation.
La recherche philosophique menée à l’IRI, et notamment par son fondateur Bernard Stiegler sur les nouvelles formes d’adresse au public à développer dans le contexte émergent des Digital Studies, ambitionne, à travers des dispositifs tel que ceux développés pour Spectacle en Ligne(s), de renouveler complètement le rapport entre l’art et son public notamment dans le contexte émergent de la figure de l’amateur, à savoir celui qui désire, aime, juge, partage.
Phase 1 : février – juillet 2013
Dans cette première phase, les partenaires ont mené plusieurs travaux de front.
La période de février à mai 2013 a été consacrée à lancer les premières enquêtes des publics (SP2.1), menées par le CERILAC, en coordination avec les équipes de médiation du Théatre des Céléstins et du Festival D’Aix. Par ailleurs, l’IRI, Ubicast et le LIRIS ont travaillé à la définition du modèle de données documentaires pour la captation (SP4.1), exploitant les conclusions du séminaire consacré à la question de l’annotation des répétitions. Enfin Ubicast et l’INRIA ont travaillé à l’élaboration des spécifications du dispositif de captation et d’annotation (SP3.1).
Cette période a abouti début mai à l’implémentation de l’outil de captation (SP3.2), rendu opérationnel pour la captation et l’annotation exhaustive (SP3.3) des répétitions des spectacles, Chatte sur un toit brulant (T.Williams, mise en scène Claudia Stavisky) et Elena (F.Cavalli, mise en scène Jean-Yves Ruf, direction Leonardo Garcia Allarcon) courant sur les mois de mai, juin et juillet 2013.
A l’issu de ces captations, le projet disposait d’une archive vidéo brute, enrichie d’une annotation structurée, constituant la matière première du futur corpus open data (SP4.2).
[IMG MD PLAYER avec metadatas]
Phase 2 : juillet 2013 – janvier 2014
La période de juillet à janvier 2014 a été consacrée à analyser et conformer l’archive constituée, à démarrer la réflexion sur les scénarios d’usage (SP2.1). En parallèle, un travail d’architecture serveur a été mené par le LIRIS, l’IRI et Ubicast pour évaluer les besoins, tant pour l’hébergement du corpus (SP4.2) que pour les applicatifs à venir (SP5). Les discussions sur les scénarios ont permis de réorienter les priorités du projet, et de redéfinir les prochaines phases du projet.
En automne 2013, Ubicast a pu verser l’ensemble des données sur le serveur. Ce corpus de vidéos annotées a été rendu accessible aux partenaires courant janvier 2014, grâce à un portail statique et un prototype de player vidéo et d’annotations de métadonnées (SP5.1). Dans le même temps, l’IRI a entamé la conception d’outils d’éditorialisation et de publication (SP5.2), et notamment d’un moteur de recherche par facette exploitant les métadonnées des annotations associées aux captations (voir outils).
Phase 3 : janvier – juin 2014
Courant janvier 2014 a été lancée l’organisation des ateliers sur 2 scénarios d’usage : scénario pédagogiques auprès des professeurs de français, et scénario de publication auprès des amateurs et « ambassadeurs » du Festival d’Aix. Le premier atelier s’est déroulé à l’ENS de Lyon avec des enseignants de français au collège/lycée. Le second atelier s’est déroulé dans les bureaux du Festival à Aix en Provence avec les amateurs d’art lyrique et ambassadeurs du Festival.
L’équipe de l’Iri a poursuivi ses travaux d’enrichissement des métadonnées et d’amélioration des interfaces existantes. L’Inria a mené des expérimentations sur le scénario de recadrage et remontage.
La phase 3 a permis de lancer la conception d’un démonstrateur adressant un scénario d’usage particulier, à savoir la navigation fine entre les captations d’une même scène tout au long des répétitions. Ce démonstrateur inclue également le multi-caméra issu du recadrage (tracking de personnage) développé par l’équipe de l’Inria.
Phase 4 : juillet – janvier 2015
Cette dernière phase est consacrée essentiellement à deux aspects du projet : la réalisation du démonstrateur, nécessaire pour mener le dernier atelier avec les enseignants de français à Lyon, prévu en décembre 2014, et le séminaire Spectacle en ligne(s) : Goût de l’archivage : recherche, patrimoine et création, dont une couverture exhaustive a été assurée par les étudiants du Master 2 Journalisme, culture et communication scientifique de l’Université Paris-Diderot.